À PROPOS DU FILM «SILENCE»

« Le mot empêche le silence de parler » nous dit Ionesco

SILENCE ! Comme on dirait dans les allées d’un hôpital ou sur un plateau avant de mettre en boite un plan, une séquence.

SILENCE est le troisième titre qui viendrait compléter la trilogie des « S » : SALAUDS DE PAUVRES, SALOPES, JE T’AIME et SILENCE !

Cela m’a intéressé de proposer ce nouveau thème à une douzaine de réalisateurs, réalisatrices pour croiser différentes approches sur ce silence qui réside en nous.

Déjà dans « Salauds de pauvres », la misère pouvait conduire au mutisme, de même que dans « Salope, je t’aime », le silence de la femme pouvait être une force…

Le cinéma a toujours entretenu des rapports d’affinité avec le silence. Cet art né muet avant de devenir parlant. 

Le cinéma est avec la musique le seul art à pouvoir faire entendre et représenter le silence.

Je voulais justement un film où le mot « SILENCE » serait convoqué pour inquiéter le visible et avoir des histoires aux multiples facettes.

Bien évidemment parlantes, mais où ce thème si compliqué du silence s’inviterait comme une valeur d’émotion pour apporter des visions personnelles.

Un cinéma sonore qui donnerait la parole au silence.

La gamme des silences est, bien évidemment, importante. 

Le silence de la nature et des animaux, celui du sourd, celui de la première neige, celui des chartreux et des églises, celui mystérieux des anges, celui des musées, celui des commissariats où le suspect garde le silence, celui de la peur où le « Chut » s’impose pour ne pas être pris au piège, celui de l’anéantissement de la planète et le silence des débris.

Il faut écouter ce que l’on entend quand rien ne se fait entendre !

 

Et si l’affiche ressemblait au dieu Harpocrate chez les grecs. Il était représenté un doigt sur la bouche, comme pour ordonner de se taire. « Taisez-vous que je vous entende !!! » semblait-il dire.

Dans la littérature, l’amour est lié au silence.

« Je l’ai embrassé, à partir de ce moment nous n’avons plus parlé » disait Camus dans « L’étranger »

Et le silence qui s’impose dans le couple dans le roman de Simenon « Le Chat ».

0u Hemingway qui lance cette phrase : « 2 ans pour apprendre à parler, toute une vie pour apprendre à se taire »

 

Voilà ce que je veux proposer, douze histoires pour découvrir ou redécouvrir le silence.

Un film peut-être sur l’absence de paroles ou sur un flot de paroles et tout à coup, plus rien.

On sait bien qu’au cinéma, tout lieu possède une empreinte auditive… C’est les fameux sons seuls que nous faisons à la fermeture d’une séquence dans un lieu.

Forcément le sonore sera présent dans les récits, mais peut-être d’autre seront muets comme à l’époque du cinéma pionnier. 

Par rapport aux propositions de « Salauds de pauvres ou de « Salopes, je t’aime », cette fois ci avec « Silence », la narration restera importante, mais elle sera accompagnée de traitements audiovisuels singuliers.

Opposition des bruits et puis plus rien… Un craquement, un vent, un avion au lointain… Le monde du silence, pas façon Cousteau, mais façon Marboeuf.

Propositions de récits comme une musique, puisque le signe SILENCE existe dans une partition de musique.

Le silence peut être sonore et le son silencieux. Le silence imposé comme une déstabilisation, comme quelque chose de difficile à discerner. Le silence peut angoisser. Dans une ruelle isolée sans bruit, on va parler à haute voix pour casser le silence.

Avec le silence, un vide physique peut faire peur. Même le souffle est coupé.

Il y aura des histoires angoissantes, dramatiques, comiques, absurdes, décalées dans ce film à sketches intitulé « SILENCE »

Et on va couper le son… Et remettre le son… Comme dit Philippe Catherine

Oui, la gamme est importante !

GARDER LE SILENCE : Un secret !

LA LOI DU SILENCE chez les mafieux i

LE SILENCE PROFESSIONNEL, celui des médecins, des curés, des avocats !

Puissance du silence pour traduire des moments forts.

À l’heure où le bruit envahit tous les espaces ou l’hypermédiatisation permanente jette son flux de paroles, ce thème du silence permet d’aller sur des chemins de traverse et d’offrir aux spectateurs une réflexion sur la langue et le langage, le son et le bruit.

Alors en avant ! SILENCE ! avant de dire ACTION !

Frédéric Marboeuf


 

 

 

 

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